Diversité sexuelle et pluralité des genres : mieux intervenir auprès des personnes aînées

Malgré le progrès social, les personnes aînées LGBTQ+ sont confrontées à davantage de discrimination que la population aînée en général, en raison des stéréotypes liés à la diversité sexuelle et à la pluralité des genres qui s’ajoutent à ceux fondés sur l’âge. Par conséquent, ces personnes s’affichent moins, elles sont vulnérables sur le plan psychosocial et sont souvent réticentes à avoir recours aux services de santé, ce qui peut engendrer de nombreux problèmes de santé et nuire à leur qualité de vie.

Pour soutenir leur vieillissement en santé, il est essentiel que les milieux de soins soient inclusifs et que leurs équipes soient sensibles à la diversité. C’est dans cet esprit que s’inscrit le projet de recherche codirigé par Johanne Filiatrault et Samuel Turcotte au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM).

Apprendre les bonnes pratiques inclusives

Ce projet de recherche découle de demandes formulées par des étudiant.e.s de Johanne Filiatraut à la suite de la présentation de la formation Pour que vieillir soit gai, de la Fondation Émergence, dans un cours en ergothérapie. Les étudiant.e.s ont dit souhaiter des activités pour mettre en pratique les connaissances acquises pour rendre un milieu plus inclusif pour les personnes aînées LGBTQ+. L’objectif est codévelopper une formation sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres chez les personnes aînées destinée aux professionnel.le.s de la santé.

Bonifier la formation grâce au codesign

La première étape du projet a consisté à réaliser une recension des écrits afin d’explorer l’état des connaissances sur les caractéristiques des formations les plus porteuses dans le domaine. La deuxième étape, toujours en cours, vise à développer une formation bonifiée sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres des personnes aînées, avec une démarche de codesign. Celle-ci se fonde sur une collaboration entre la Fondation Émergence, un ergothérapeute, une gestionnaire, une personne aînée de la communauté LGBTQ+ et des chercheurs et pédagogues œuvrant en gériatrie. Cette approche exige la participation active et soutenue de l’ensemble des partenaires.

« Un grand atout de ce projet est qu’il ne repose pas seulement sur l’expertise scientifique, mais aussi sur celle du terrain, comme celle de la Fondation Émergence, et sur celle tirée de l’expérience d’une personne représentant la population LGBTQ+ », soutient Johanne Filiatrault. Lors d’une prochaine étape, l’équipe souhaite évaluer les retombées de cette formation bonifiée. Il s’agira de mesurer ses effets sur les connaissances, les attitudes et les compétences des participant.e.s.

Faire des spécialistes de la santé des agents de changement

L’équipe de direction du projet veut développer une formation qui puisse aller au-delà de la simple transmission de connaissances ou encore de l’objectif de sensibiliser les milieux de la santé aux personnes aînées LGBTQ+. « On aimerait vraiment outiller les gens, c’est-à-dire les « encapaciter », pour qu’ils se sentent plus compétents », précise Johanne Filiatrault.

À long terme, « on vise à faire des participant.e.s de véritables agents de changement, pour que les milieux de soins de santé et de services sociaux soient plus inclusifs de la diversité sexuelle et de genre des personnes aînées », conclut Samuel Turcotte. Pour y parvenir, il est important d’identifier les différents aspects de l’environnement physique et social d’un milieu comme l’IUGM qui favorisent le sentiment de sécurité de la population aînée LGBTQ+. Voilà l’une des contributions visées par cette recherche participative.

Entrevue intégrale

Découvrez la Fondation Émergence : https://www.fondationemergence.org/

Titre du projet : Comprendre la diversité sexuelle et la pluralité des genres pour mieux intervenir auprès des aînés : Codéveloppement et évaluation des effets d’une formation pour les professionnel.le.s de la santé œuvrant auprès des aîné.e.s.

Johanne Filiatrault, chercheuse au CRIUGM et professeure titulaire à l’Université de Montréal, et Samuel Turcotte, stagiaire postdoctoral au CRIUGM.

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