Portrait de la relève : le sport comme tremplin vers l’avenir

Membre du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS), Jonatan Lavoie a remporté l’un des trois Prix d’excellence du jury du concours Ma recherche en 180 secondes lors de la Semaine de la mission universitaire, l’an dernier.

Le caractère innovant de sa recherche, « Échappatoires de vie » : le sport d’équipe comme levier à l’émancipation, a pour point de départ sa propre expérience, celle d’un jeune homme pour qui le sport a permis de poursuivre des études supérieures, une première pour un membre de sa famille. Cet athlète accompli, détenteur d’un baccalauréat en philosophie et politique, et d’une maîtrise en sociologie, montre comment un programme d’intervention par le sport a pu être bénéfique pour des jeunes d’une école publique de Montréal. Il en conclut que ce type de programme est une piste de solution crédible aux inégalités sociales et scolaires dans les écoles publiques des milieux défavorisés.

Q : Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans les acti­vités de recherche?

Je suis à la recherche de solutions concrètes aux inégalités sociales et scolaires. Le but est d’utiliser la recherche, la théorie et le vécu pour favoriser l’éman­cipation des gens au bas de l’échelle.

Q : Nommez une ou deux personnalités avec qui vous rêvez de partager un repas et discuter?

Colin Kaepernick, un footballeur qui a perdu son emploi pour protestation antiraciste, un rare sacrifice politique chez un sportif dans les années 2000. Il est très actif depuis dans les luttes de justice sociale.

Q : Quelle est la plus grande avancée humaine, selon vous?

L’art, car c’est un moyen d’expression accessible à tous, qui nous permet d’apprendre, d’écouter, d’être sensibles à ce qui nous entoure et de rester libres.

Q : Nommez un ou une scientifique que vous admirez.

J’aime ce qui parle du quotidien : Howard Becker, Alice et Erving Goffman, Loïc Wacquant, mais aussi les travaux de Paul Willis.

Q : Quel est votre film préféré ou votre musique préférée?

Depuis que je suis petit, j’écoute du rap. J’aime particulièrement les chansons qui portent un message fort et sincère, tout en nous amenant à bouncer.

Q : Quel est votre plus bel accomplissement?

J’ai fait des études postsecondaires, gagné un concours de vulgarisation scientifique, j’aurai un article publié dans la prochaine revue du CREMIS et j’ai une place dans le MU360. C’est gros, par chez nous.

Q : À ce jour, quel a été votre moment eurêka!?

Le sport, ce n’est pas que du pain et des jeux, c’est aussi un moyen d’amener les jeunes à jouer tout en apprenant et à devenir des adultes résilients dans une société où rien n’est donné.

Q : Que faites-vous pour « débrancher »?

Je joue aux jeux vidéo. Je suis d’ailleurs un maître Pokémon.

Q : Dans 10 ans, où vous projetez-vous dans votre domaine scientifique?

Je veux allier la science à l’action, donc je veux tra­vailler au sein d’une organisation sportive et rendre mes recherches utiles.

Q : Quelle innovation souhaitez-vous pour votre domaine scientifique d’ici 10 ans?

Que les sciences sociales s’intéressent encore plus au sport comme un moyen de favoriser la réussite scolaire et sociale, tout en aidant les jeunes à être des citoyen.ne.s épanouis.