Portrait de la relève : des soins prénataux pour les femmes vulnérables

Membre du Centre de recherche en santé publique (CReSP), Laila Mahmoudi est candidate au doctorat
en santé publique à l’Université de Montréal. Elle explore les trajectoires de soins des femmes enceintes
migrantes sans assurances médicales et leurs conséquences économiques.

Ses travaux visent à influencer les politiques publiques en faveur de la santé sexuelle et reproductive des femmes en situation de vulnérabilité. Elle est également cofondatrice de PhantasiAI, une entreprise qui développe un dispositif médical pour aider les personnes à retrouver leur autonomie après une lésion neurologique.

Q : Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans les acti­vités de recherche?

R : Les entretiens faits pour ma recherche ne sont pas de simples méthodes de collecte de données, mais de véritables rencontres humaines qui me permettent de plonger dans l’intimité des parcours de vie. Chaque femme que je rencontre est un univers à explorer, un récit à décrypter.

Q : Nommez une personnalité avec qui vous rêvez de partager un repas et discuter?

R : Je rêve de partager un moment avec Mme Pauline Marois pour la remercier de son immense contribution à la société québécoise. Grâce à son engagement, de nombreuses familles bénéficient de services de garde de qualité, leur permettant de concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Q : Quelle est la plus grande avancée humaine, selon vous?

R : Au fil des siècles, le corps des femmes a souvent été instrumentalisé. La contraception marque un tournant décisif dans cette histoire, en redonnant aux femmes la maîtrise de leur propre biologie.

Q : Quel est votre film préféré ou votre musique préférée?

R : Philadelphia a joué un rôle déterminant dans la sensibilisation du public aux enjeux liés au VIH/SIDA. Au-delà de l’aspect médical, le film aborde les dimensions psychologiques et sociales de la maladie. Il montre comment le diagnostic du VIH/SIDA affecte l’estime de soi et les relations sociales.

Q : Quel est votre plus bel accomplissement?

R : Mes recherches s’inscrivent dans un dialogue constant avec mes pairs, et c’est collectivement que
nous faisons progresser la santé publique.

Q : Que faites-vous pour « débrancher »?

R : Pour me ressourcer, je me tourne vers les autres. Le bénévolat est pour moi une forme d’échange, un moyen de redonner à la communauté tout ce qu’elle m’a apporté. En me mettant au service des personnes les plus vulnérables, je renouvelle mon lien à l’humanité et je retrouve un sens profond à mon travail. 

Q : Quelle innovation souhaitez-vous pour votre domaine scientifique d’ici 10 ans?

R : J’aimerais voir un avenir où les savoirs issus de l’expérience vécue seraient considérés comme une ressource inestimable dans le champ de la santé. Les récits de vie et les pratiques traditionnelles mériteraient d’être reconnus à leur juste valeur, en complément des savoirs scientifiques.