Caroline Leblanc est une chercheuse postdoctorale dévouée à l’amélioration des conditions de vie des personnes vivant de l’exclusion sociale. Titulaire d’un doctorat en santé communautaire, mené sous la direction de Karine Bertrand, directrice scientifique de l’Institut universitaire sur les dépendances, et de Christine Loignon, de l’Université de Sherbrooke, elle est particulièrement sensible aux questions de dignité humaine et animale ainsi que de justice sociale.
Ses travaux de recherche mettent en lumière les barrières systémiques brimant les droits des personnes en situation d’itinérance ainsi que leur résilience. Après avoir mené une étude ethnographique sur le non-recours aux ressources d’hébergement et les conditions de vie des personnes qui habitent la rue, elle poursuit une recherche sur la mortalité en itinérance. Elle souhaite voir l’efficacité des interventions
préventives en santé et en contexte d’urgence être renforcée.
Q : Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans les activités de recherche?
R : C’est le levier de changement que la recherche représente dans nos communautés, lorsqu’on s’ancre dans des approches transformatrices et émancipatrices.
Q : Quel est votre plus bel accomplissement comme chercheuse?
R : De valoriser la voix des personnes concernées par les enjeux sociaux qui sont au coeur de mes projets et de rester à l’écoute des besoins de la communauté.
Q : Nommez une personnalité qui vous inspire, et pourquoi?
R : Le père Emmett Johns, « Pops », est la personne qui m’a le plus inspirée. Il détenait plusieurs doctorats honorifiques en reconnaissance de son engagement auprès des jeunes de la rue. C’était un homme doté d’un dévouement sans limite. Il m’a appris que lorsque des personnes font face à des barrières, nous devons toujours trouver un moyen de les faire tomber.
Q : Quelle est la plus grande avancée humaine, selon vous?
R : Bien qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire, je crois qu’on prend de plus en plus en compte la voix des personnes concernées par les enjeux sociaux dans les processus de consultation et de décision.
Q : Quelle est l’une de vos grandes passions en dehors de la recherche?
R : Pour me sortir du monde de la recherche, j’adore cuisiner de nouvelles recettes ou essayer de nouveaux restos qui me permettent de découvrir le monde à travers les saveurs.
Q : Quel est votre film ou votre livre préféré, et pourquoi?
R : Récemment, le film La nageuse m’a marquée, car il met de l’avant les injustices et les inégalités sociales en montrant les conditions inhumaines et les défis auxquels sont confrontées les personnes migrantes. Il souligne également leur très grande résilience tout en critiquant les politiques migratoires.
Q : En vous tournant vers l’avenir, quels changements concrets espérez-vous pour les personnes en situation d’itinérance?
R : Je rêve d’un monde où nous allons davantage considérer les droits de la personne dans toutes nos
actions et valoriser la voix des personnes les plus opprimées de notre société, avec équité.